Yann Stofer est né en 1977. Photographe, musicien et réalisateur, il collabore régulièrement pour la presse internationale ou pour des campagnes publicitaires. En parallèle, il a intégré la collection Hermès et développé plusieurs projets personnels qui ont fait l’objet de livres : « Hokkaido is blue white & gold » (2022), «Tu ne peux pas toujours tuer tout le monde à la fin. Dans le sommeil d’Harry Crews» (2020), et à paraître en mars 2023, « Japanes only » (ed. La Manufacture de livres) et « Sang épais, chez les intouchables japonais », en collaboration avec l’écrivain Jérôme Schmidt.
En amont de la photographie, Yann Stofer a officié en tant que batteur, d’abord avec des groupes locaux à Bordeaux, puis a tourné pendant plus de 10 ans, en Europe et aux États-Unis avec le groupe électro-rock Adam Kesher - collaborant pour ses disques et musiques de publicité, entre autres, avec Cassius, Phoenix, A-Trak ou encore Agnès B, Yves Saint Laurent et Chanel.
En complément de la musique, il se rapproche, pour un temps, de la mise en scène et travaille sur les plateaux de cinéma dès les années 2000 en tant que premier assistant réalisateur. C’est tout proche des caméras et des directeurs de la photographie, qu’il affute son œil et se perfectionne. Il documente les péripéties de son groupe durant dix années intenses sur la route. Il saisit de manière effrénée les fragments de scènes vécues ou rêvées entre deux villes, deux concerts, qu’il publie tel un carnet de route, dans son premier livre A house is not a home (2013) aux éditions Kaiserin.
Ses expériences façonnent son approche : dynamique et participative et intime, détournant les conventions de la narration classique ou documentaire. Il est vite appelé à réaliser des reportages et portraits pour des magazines et pochettes d’albums. Des commandes régulières le conduisent à parcourir tous les continents, que ce soit pour la presse (The New York Times, Vanity Fair, Vice), la publicité (Heineken, Uber, Nike), ou la réalisation de documentaires (Le Monde, Air France Magazine, Nouvel Obs). Habitué au voyage, il développe un imaginaire de la route, en résonance avec un état de mobilité perpétuelle. Instinctif, il provoque l’échange avec l’autre, saisit rapidement le cœur d’une action, l’ambiance d’un lieu, posant son image au plus proche de ses sujets.
Depuis une dizaine d’années, il travaille sur plusieurs projets personnels :
Poursuite, une intrigue visuelle inquiétante dans le décor désertique d’une ville de la Costa Blanca (Espagne) avec son ami photographe Julien Magre et mise en mots par le romancier et reporter Alexandre Kauffmann.
Évry danse, série de portraits de danseurs de salon pendant les Internationaux, mis en scène de façon surprenante entre les vestiaires et la piste de danse sur fond de studio improvisé. Depuis 2018, il mène une enquête photographique (Tu ne peux pas toujours tuer tout le monde à la fin) sur l’auteur de roman noir, Harry Crews et sa ville, Gainesville (Floride, USA) composant la biographie de l’homme à travers l’ambiance des lieux. Projet pour lequel il a obtenu le soutien de la DRAC Nouvelle-Aquitaine.
Ses photographies sont régulièrement exposées en France et à l’étranger et font partie de collections privées, dont Hermès depuis 2018. Début 2020, il réalise une série d’images dans les paysages énigmatiques de l’extrême nord du Japon : Hokkaido exposées aux Promenades Photographiques de Vendôme de 2020 et l’objet de son dernier livre « Hokkaido is blue, white and gold » parut en 2022.